Chronique #115 : Wicked – Gregory Maguire

Hello !

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Je vous en parlais déjà ici, je suis en ce moment dans une période « Magicien d’Oz », ça pourrait presque en devenir obsessionnel (enfin n’exagérons pas, j’ai plus que le comics et le film en attente). Alors non, je n’ai toujours pas lu le roman de Lyman Frank Baum (mais à force ça va être tout comme ahah), mais cette fois je me suis attaquée à Wicked, une réécriture concentrée sur le personnage d’Elphaba, alias la Méchante sorcière de l’Ouest, en lecture commune avec les copines d’ECLIPSE (un tout nouveau bookclub qui est déjà au top ♥). Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, et c’est aussi bien, la découverte et la surprise ont été totales, et j’ai adoré ma lecture !

L’auteur nous offre dans ce roman un monde de fantasy dense, complexe et extrêmement riche, avec des personnages hauts en couleur (oui je me crois drôle). Je ne sais pas exactement ce qui relève de son imagination ou ce qui vient du Magicien d’Oz, et je serai curieuse de lire le roman de Baum (enfin) rien que pour me faire une idée, mais je pense que toute la structure politique et le background des personnages viennent uniquement de Maguire, et c’est sacrément bien fichu. Du point de vue réécriture, ça me semble intéressant d’avoir au moins les bases de l’histoire d’origine, puisqu’il y a pas mal de clins d’œil qui sont disséminés tout au long du roman. Cela dit, ce n’est peut-être pas indispensable non plus, je ne pense pas que ça empêche de profiter de la lecture.

Le roman est découpé en 5 parties, relatant des événements qui ont forgé le personnage de la Méchante sorcière de l’Ouest. J’ai bien aimé ce découpage, chaque partie est différente de la précédente car centrée sur diverses périodes de la vie d’Elphaba, avec des ellipses temporelles entre chaque, ce qui permet de balayer (re-lol) sa vie de sa naissance jusqu’à l’événement final provoqué par Dorothy (j’essaie de ne pas spoiler mais c’est dur ahah). J’ai trouvé que ce découpage permettait aussi de casser un peu les longueurs qui peuvent être gênantes pour certains lecteurs (moi ça va, je l’ai bien vécu, mais c’est surtout parce que les longueurs m’ont semblé importantes et que je l’ai trouvé génial ♥).

Ce qui m’a le plus plu dans ce roman (hormis le personnage d’Elphaba dont je vais reparler ci-dessous), c’est l’écriture de l’auteur (ou sa traduction puisque je l’ai lu en VF), intelligente, cynique, légèrement impertinente, mais aussi très sarcastique, ce qui m’a fait sourire plus d’une fois. On est à peu près sur les ingrédients magiques (décidément qu’est-ce qu’on rigole) pour moi, donc quand c’est couplé à une histoire passionnante, c’est le jackpot.

Ici, l’histoire est effectivement très intéressante, on s’intéresse de près à la politique un brin totalitaire d’Oz, avec une belle critique de la société, accompagnée d’un débat sur les Animaux/animaux qui m’a beaucoup parlé (et c’est là que je me suis demandé si cette histoire venait du roman de Baum ou non, si quelqu’un a la réponse je suis preneuse !). A travers ses personnages, l’auteur ne se gêne pas pour lancer des réflexions parfois dérangeantes, et ça fait du bien de sortir des sentiers battus (et de cogiter un peu au passage) !

Au niveau des personnages, j’ai adoré découvrir Elphaba, qui est une héroïne extrêmement bien construite, complexe, intelligente (et un brin poissarde). En ayant des aperçus des étapes marquantes de sa vie, on a tout ce qu’il faut pour comprendre sa psychologie, et j’ai vraiment beaucoup apprécié ce personnage avec toutes ses galères (rarement méritées), ses combats et ses actions. Là encore, l’auteur s’en sert pour critiquer pas mal de choses (notamment la condition des femmes ?), j’ai trouvé ça très intéressant.

De manière générale, ce roman est tellement dense que je pense être passée à côté de pas mal de choses, je n’avais pas forcément toutes les clés de compréhension, mais ça ne m’a pas dérangée plus que ça, et je me ferai un plaisir de le relire à l’occasion, pour retrouver Elphaba et peut-être faire attention à des détails qui m’auraient échappé lors de cette première lecture. Si vous cherchez de l’action, ce roman ne sera pas forcément fait pour vous, en revanche si vous souhaitez une plongée originale dans le monde d’Oz et sa politique à travers un personnage fort (et cynique), vous devriez trouver votre bonheur ! (oui je vous l’accorde, c’est assez spécifique comme recherche)(et si vous êtes comme moi, que vous ne cherchez rien, essayez quand même, vous pourriez être très agréablement surpris !)

5.excellente lecture

29 commentaires sur “Chronique #115 : Wicked – Gregory Maguire

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  1. Super chouette ta chronique 🙂
    Intéressante et ça me donnerai presque envie de le re-relire 😉
    Sinon, totalement d’accord avec toi même si je n’avais pas pensé à la critique de la position des femmes dans la société. Très pertinents, c’est vrai qu’avec Melina ou Sarima, on a des femmes coincées dans des rôles pas ouf…

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  2. Whaou, je m’attendais pas du tout à ce que ça aborde ce genre de sujets ! Perso j’ai un grand attachement pour le vieux film aux effets spéciaux improbables 😀 mais je n’ai jamais lu l’œuvre de base, et celle-ci me fait bien de l’œil aussi ^^

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  3. Je suis vraiment contente de lire un avis positif sur ce livre parce que je n’ai vu que des avis mitigés ou négatifs jusqu’à maintenant. En tout cas, j’ai vraiment hâte de le lire mais je pense qu’avant je vais lire le conte de base que je connais très peu afin de bien saisir tous les points revisités par l’auteur.

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