Chronique #85 : D’après une histoire vraie – Delphine de Vigan

Nous voici encore ici grâce à Lily, qui m’a très gentiment donné ce livre et qui m’a redonné envie de lire du Delphine de Vigan ! Pour la petite histoire (racontage de vie en approche), j’avais lu et adoré No et moi de cette autrice (je crois que maintenant je vais écrire « autrice », « auteure » ça me perturbe, j’espère que ça ne vous dérange pas) au lycée, il m’a marquée pendant un moment. Et même si le lycée, pour moi ça date d’une dizaine d’années (sans commentaire), je garde ce titre en tête comme une de mes meilleurs lectures, pour vous dire à quel point j’ai aimé (même si je ne me souviens pas particulièrement de l’histoire). Et depuis je n’avais plus lu aucun livre de Delphine de Vigan, shame on me. Bref, après cette interminable digression, passons à mon avis sur D’après une histoire vraie. Et merci encore Lily ♥

Il m’a suffi de quelques pages pour être à nouveau conquise par la plume et le style de Delphine de Vigan, et à peine plus pour être embarquée dans l’histoire. C’est prenant, addictif, intriguant. Dès le départ on sait que l’histoire qui va nous être contée n’est pas une histoire joyeuse, mais plutôt malsaine, dérangeante et on ne peut s’empêcher de se demander comment on en est arrivés là, et comment tout ça va se terminer. La relation entre Delphine et L. est oppressante, l’emprise progressive de L. sur son « amie » est parfaitement décrite, et j’ai plus d’une fois eu envie d’étrangler ce personnage et de crier sur mon bouquin  pour réveiller Delphine (oui je fais ça des fois (c’est faux, ça montre à quel point cette lecture est différente pour moi)). La narratrice évoque cette histoire avec du recul et met bien en évidence les réactions qu’elle aurait dû avoir dans certaines situations, mais explique surtout pourquoi elle a laissé les choses couler, et j’ai apprécié ce parti pris. 

L’autrice joue avec la notion de réel, d’authenticité, s’interroge et questionne le lecteur par la même occasion, qu’attend-t-on de la littérature ? A-t-on besoin d’ancrer un récit dans le réel afin de l’apprécier ? C’est un questionnement assez fourbe, parce que d’emblée j’ai envie de dire non, personnellement je n’ai pas besoin de savoir si les choses se sont réellement passées ou non pour vibrer avec ma lecture. Mais dans un roman comme celui-ci, je ne peux m’empêcher d’être (trop) curieuse et de me demander si oui ou non cette histoire s’est produite, si chaque détail est réel ou inventé. Je pense que c’est l’effet voulu, et Delphine de Vigan en joue extrêmement bien.

D’ailleurs, je trouve la fin très « adaptée », et j’ai terminé ma lecture avec énormément de questions en tête. J’avais plus ou moins supposé ce genre de fin (en comparaison avec un film que j’adore mais que je ne citerai pas pour ne pas spoiler), mais elle est vraiment bien écrite, avec un côté montée d’angoisse que j’ai beaucoup aimé et qui m’a empêchée de reposer le livre avant de l’avoir terminé (au détriment de mes yeux qui ne voyaient plus rien (et c’est quand même ballot quand on lit, soit dit en passant)).

J’aurais beaucoup à dire sur ce roman, mais comme souvent, plus j’apprécie un livre, moins je suis capable d’en parler. Pour faire court, j’ai vécu ma lecture, elle m’a prise aux tripes, et je recommande totalement ce roman ! Sur ce je vous laisse, je vais ajouter tous les autres livres de Delphine de Vigan dans ma wishlist de ce pas 🙂