Chronique #112 : Le musicien – Annabelle Blangier

Hello !

Il y a quelques temps, j’ai reçu le petit dernier de chez Magic mirror (merci à eux d’ailleurs !), qui me faisait très envie, la faute à 1) la toujours superbe couverture de Mina M, 2) mon amour pour les réécritures de contes (même si je connais rarement le matériau de base aha), 3) mon amour encore plus fort pour la musique. On partait donc sur de très bonnes bases… et je n’ai pas été déçue 😀 (vous avez eu peur hein ?)

Ce roman est une réécriture du Joueur de flûte de Hamelin conté notamment par les frères Grimm (Wikipedia dit que c’est une légende allemande, qui viendrait de faits survenus en 1284, merci Wikipedia). Je connaissais vaguement l’histoire, mais vraiment pas dans le détail, donc j’étais curieuse sans avoir trop d’attentes sur le côté réécriture. On retrouve la version des frères Grimm à la toute fin du roman, et je trouve ça chouette comme initiative, ça permet de voir de quoi l’autrice s’est inspirée. Et pour une fois, l’histoire d’origine est bien moins sombre, d’ailleurs j’ai bien aimé ce côté obscur clairement assumé (parce que par moment ça déconne pas, ça va assez loin).

J’ai apprécié la plume de l’autrice, en même temps moderne et un peu désuète, ce qui donne un côté intemporel au roman. On n’a aucune idée de quand se situe l’action, mais ça marche plutôt bien, et j’ai parfaitement réussi à me représenter le village d’Hamelin, ses bâtisses et ses habitants. D’ailleurs l’ambiance est bien installée, dès le départ on cerne le côté mystérieux de cette histoire, et ça m’a accrochée très facilement (j’aime quand on ne nous donne pas toutes les infos directement), je voulais absolument savoir ce qu’il s’était passé dans cette ville, qui était ce Musicien, ce qu’il faisait là, bref je voulais tout savoiiiiiir. On glane quelques infos par-ci par-là, puis les révélations commencent à arriver, et le roman prend une autre dimension, plus sombre, mais tout aussi intéressante. On y creuse notamment les caractères des personnages qui ne sont pas tout lisses, loin de là, c’est d’ailleurs un peu tout le sujet du roman, avec une part importante de questionnements sur le bien, le mal, la morale, et c’est traité de manière intelligente (à mon sens).

En plus de ça, je suis ravie que le roman soit autant axé sur la musique, qui est un sujet que j’aime beaucoup et que je ne retrouve pas forcément dans mes lectures. On a le droit à plusieurs passages expliquant ce que Lore ou Raffael ressentent grâce à la musique, et j’ai trouvé ça très chouette, ça donne envie de s’y mettre (enfin ça a réveillé mon envie de dépoussiérer ma guitare et d’enfin apprendre à en jouer)(affaire à suivre). 

A soulever quand même, un petit point pas crucial mais qui m’a fait tiquer, l’utilisation un peu aléatoire du « tu » et du « vous », parfois sur le même passage les personnages passent de l’un à l’autre plusieurs fois sans raison, et c’est le genre de choses qui me sort facilement de ma lecture (parce que je comprends plus rien quand ça arrive ahah).

Dans l’ensemble, ce roman a un côté envoûtant, fascinant, tout comme son personnage principal, et on se laisse emporter très facilement. J’ai ressenti un léger essoufflement à un moment, peut-être vers le milieu du roman, mais ça n’a pas duré et c’est au final une très chouette découverte, que je recommanderai aux amoureux de la musique qui n’ont pas peur d’affronter le climat particulier qui règne à Hamelin !