Chronique #108 : La (ou Ma) vérité sur l’affaire Harry Quebert

Hello !

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Je vous préviens d’entrée de jeu, je suis actuellement en mode Outlander (imaginez un mode vénère dans un jeu vidéo où on casse tout parce qu’on aurait pris un champignon hyper-puissant)(dans cet exemple, la prise du champignon correspond à ma lecture (laborieuse) de ce bouquin, qui me donne envie de tout casser)(la violence c’est mal). Donc si vous faites partie des nombreux fans de La vérité sur l’affaire Harry Quebert, le prenez pas pour vous, mais j’ai besoin de me défouler d’exprimer mon ressenti. Je vous promets que j’ai fait un effort, j’ai essayé d’occulter le fait que ce bouquin est genre LE bouquin à lire (ou l’était il y a quelques années à sa sortie), hyper populaire, acclamé par la critique et tout et tout. Je me suis plongée dedans sans attentes particulières et MON DIEU j’ai bien fait, sinon je serais encore au 36ème dessous tellement j’ai eu du mal. Et plutôt que de prologuer 100 ans, je vais vous expliquer pourquoi, armée de ma délicatesse et ma bonne foi légendaires.

Déjà : les personnages. Ça ne va PAS. DU. TOUT. J’ai détesté Marcus, petit c*n hyper-prétentieux qui ne se sent plus parce qu’il a écrit (et vendu) un livre (mais qui n’est pas plus une flèche que vous ou moi, si vous voulez mon avis). Chaque « apparition » de Nola me faisait lever les yeux au ciel au point de rester bloquée tellement cette gamine est cruche, et Harry Quebert ne sauve pas grand chose, au contraire (avec ses Nola chérie, N-O-L-A, mais que quelqu’un l’achève bon sang). Je n’ai pas grand chose de plus à dire sur les autres personnages, qui ne sont pas franchement développés et que j’ai déjà oubliés pour la plupart. Ce qui est dommage, parce qu’il y avait de quoi faire avec toute la brochette présentée dans le roman. Et donc forcément, sans apprécier un seul des personnages, c’est mal engagé. Mais ça ne fait pas tout, j’imagine que dans un polar l’histoire peut prendre le dessus et faire passer un bon moment malgré ça… (voilà, moi aussi je fais monter le suspense inutilement)

Sauf que non. Ici, ça met un temps fou à démarrer, et pas « seulement » une centaine de pages. Donc Bernard Pivot avec son « Vous ne pourrez pas vous empêcher de courir jusqu’à la 600ème page » en quatrième de couverture, on repassera. Ou alors, il voulait peut-être dire « aller lire directement la 600ème page pour avoir des semblants de réponses parce qu’on est au bout du rouleau dès la page 99 ». Quoiqu’il en soit, c’est lent, trèèèèèès lent, et peu de gens pourront dire le contraire (ou alors je ne suis peut-être pas la seule à être de mauvaise foi :p). Il paraît que ça décolle à partir de la moitié, je ne devais déjà plus être dedans à ce moment-là, parce que je n’ai pas remarqué de changement notable. J’ai quand même été au bout, parce que ça aurait été dommage de lire 400 pages et d’arrêter brutalement, et que j’avais (bizarrement) encore un semblant d’espoir (spoiler alert, cet espoir est mort quelque part entre la page 400 et la page 800).

L’intrigue en elle-même aurait pu être cool, mais je n’ai pas non plus adhéré à la manière dont l’enquête se passait : Marcus qui débarque de nulle part et qui arrive à avoir plein d’infos hyper cruciales et inédites 33 ans après OKLM, et qui s’incruste dans l’enquête de police style de rien parce que eh pourquoi pas après tout. J’ai trouvé qu’il y avait pas mal de facilités, beaucoup d’éléments laissés de côté sans raison (si ce n’est faire durer le suspense)(et du coup c’est juste relou), et pas mal de choses assez peu crédibles dans la tenue de l’enquête. Et je dis ça alors que je ne suis pas férue de polars, je n’ose imaginer ce que ça aurait été si je l’étais… 

Autre élément et pas des moindres : la plume de Joël Dicker. Désolée Jojo si tu passes par là (LOL), ou désolée à ceux qui ont totalement accroché et vouent un culte au Monsieur depuis, pour moi c’est un gros nope. Je n’ai pas du tout été touchée par sa plume, j’ai trouvé qu’elle était assez banale, et les alternances entre les phrases pompeuses toutes faites et les moments extrêmement gnangnan qui me faisaient saigner des yeux m’ont plus agacée qu’autre chose. On est d’accord, c’est un ressenti extrêmement personnel, et il n’aurait sûrement pas le succès qu’il a s’il ne savait pas écrire, mais j’avoue que je ne comprends pas.

Concernant la fin, j’en attendais pour le coup peut-être un peu trop (parce qu’après avoir trouvé tout le livre bof je me disais qu’il y devait bien y avoir quelque chose de ouf à un moment donné). Il y a un twist vers les 3/4 du bouquin (la fameuse page 600 peut-être) que je n’avais pas totalement vu venir (je le sentais pas le truc en question mais je n’avais pas totalement mis le doigt sur ce qui me chiffonnait), mais après ça, je trouve que l’auteur en fait trop, il enchaîne les pseudos rebondissements à un rythme beaucoup trop rapide. On s’imprègne à peine des informations qu’il nous renvoie dans une autre direction, et j’ai trouvé tout ça au final assez fouillis et précipité (alors qu’on a 500 pages pour meubler avant ahah).

Et là vous vous dites : où sont les points positifs ? C’est simple : il n’y en a pas mouhahaha. Plus sérieusement, tout n’est probablement pas à jeter, mais je pense qu’une fois que j’ai commencé à détester ma lecture, on ne pouvait plus rien pour moi, et je suis incapable de vous donner un seul argument en sa faveur, si ce n’est « il a eu beaucoup de prix et de succès auprès du public, il y a certainement une raison ». Je pense que j’ai dû passer totalement à côté, et je ne compte pas retenter d’autres romans de Joël Dicker (sauf si je suis prise de pulsions masochistes, mais dans ce cas là je m’attaquerai d’abord au tome 2 d’Outlander), et si vous avez surkiffé votre vie en dévorant ces 800 pages, je veux bien savoir ce qui vous a tant plu, parce que je n’aime pas rester sur un échec ahah.

1.déception

PS : Je sais ce que vous allez me dire, ce roman est constitué à 85% de romance, et je n’aime pas la romance, mais là NAAAAAAN ! Rien n’empêche de faire une enquête sur fond de romance, mais pourquoi faut-il que les personnages soient aussi niaiseux et que ça sorte de nulle part ? (voilà, ça m’énerve c’est malin)

38 commentaires sur “Chronique #108 : La (ou Ma) vérité sur l’affaire Harry Quebert

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  1. Je l’ai lu aussi parce que ma mère et ma sœur m’y ont poussée (oh les méchantes !!), je me suis aussi beaucoup ennuyée et il m’a tellement marquée que je ne me souviens plus qui est le tueur… Mais je n’ai pas non plus détesté, c’était juste pas mon kiff. Dans les romans sur-détestés (qui ont provoqué la même réaction que toi) il y a le célèbre « Je suis là » de Clélit Avit 😉

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    1. Ahah ma pauvre 😂 tu sais qu’en écrivant ma chronique j’ai eu un doute aussi sur l’identité du tueur ? 😆 finalement je m’en souviens mais pas pour longtemps je pense !
      Je n’ai pas lu Je suis là, je crois que je le connais même pas 😅

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  2. Je suis d’accord avec tout ce que tu dis ! Les personnages sont fades et teubés, et cette gamine siiii cruche et niaise… Les dialogues n’en parlons pas  » Harry chéri » et lui de rétorquer « oooh Nola chérie » ( bon c’est pas un vrai passage du livre mais c’est l’idée quoi 😂) et il ne se passe riiien. C’est vrai qu’il y a pleins de facilités et je n’ai pas du tout apprécié le style de l’auteur, j’avais cru a une traduction raté, oupsiii. J’avais fait une chronique assez négative sur le blog et ironiquement c’est mon article le plus vu 😂

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  3. J’ai bien ri en lisant ta chronique parce que c’est aussi (en partie) ce que j’ai pensé à la fin du roman. J’étais partagée entre la déception et l’incompréhension… Parce que je me disais que vu l’engouement j’étais certainement passée à côté de quelque chose haha Au final, je pense qu’il y a eu une énorme campagne marketing qui a fait pencher la balance. J’ai l’impression qu’aujourd’hui, un livre est défini comme bon si la campagne marketing est explosive… Je ne sais pas.. à méditer !

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  4. Héhé, c’est marrant comme on a toujours plus d’inspirations et de trucs à dire quand on parle de livres qu’on a pas aimé ^^
    En tout cas, c’est quand même dommage, j’aurais aimé que tu aimes, ne serait ce que parce que c’est long 800 pages quand ça nous rend dingue !
    Perso, mais tu le sais déjà, j’en garde un très bon souvenir, j’avais enchaîné les pages à la vitesse de la lumière !
    Bisous !

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  5. Quand la série passait sur TF1, je me suis dit qu’il fallait que je lise ce livre, surtout que j’en avais beaucoup entendu parler. Plusieurs mois ont passé et je ne l’ai toujours pas lu et je ne sais pas si je le ferai un jour avec ce que je viens de lire. 😂

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  6. J’ai beaucoup aimé ta critique, qui m’a fait rire ici et là, même si j’avais lu ce livre à sa sortie sans déplaisir. Par contre, je n’en ai strictement aucun souvenir. Un livre que je ne relirai pas car je sens qu’il ne passerait peut-être plus de la même manière aujourd’hui.

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  7. J’ai lu ce livre il y a quelques mois, étant curieuse de comprendre pourquoi tout le monde l’encensait à ce point. Je ne l’ai pas détesté comme toi, je dirais même que ma lecture s’est plutôt bien passée (quoique un peu longue, c’est sûr) mais à mon sens il ne mérite pas tous ces avis dithyrambiques… Dans le genre, on a vu mieux !

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