La ME du mois : Plume blanche

Helloooo !

Comme je vous l’annonçais hier, je suis ravie de vous retrouver aujourd’hui pour vous parler d’un petit quelque chose qu’on prépare secrètement avec Maned wolf du blog Déjeuner sous la pluie depuis quelques semaines : on va vous parler petites maisons d’édition. Ça envoie du rêve dit comme ça hein ? Non ? Vous voulez un peu plus de détails peut-être ?

Alors, pour essayer de faire simple, on voudrait mettre en avant de temps en temps (tous les 2 mois a priori) de petites maisons d’édition, tenues par des passionnés qui partagent notre amour de la littérature ♥ A travers des interviews, des chroniques et autres joyeusetés, on consacrera un mois à la maison d’édition en question, avec des articles postés sur nos 2 blogs. J’espère que ça vous plaira, en tout cas nous on est bien emballées !

Ce mois-ci on commence avec Plume blanche, maison d’édition de l’imaginaire née en 2015, avec déjà un joli catalogue à son actif. Je ne vais pas vous en dire beaucoup plus pour le moment, puisque nous avons eu la chance de pouvoir échanger avec Marion Barril, l’éditrice de Plume blanche, qui présente son bébé mieux que moi 🙂

Donc voici notre petite (ok, peut-être pas si petite, mais très intéressante !) interview :

Cha : Pour commencer, et peut-être présenter un peu la maison d’édition, on voulait savoir comment était née Plume blanche (et peut-être aussi d’où vient ce joli nom) ?

Marion Barril : Plume Blanche est une maison d’édition qui est née officiellement le 1er janvier 2015, mais c’est près de 10 mois puis tôt qu’elle a commencé à se pointer dans ma petite tête. À la suite d’un salon du livre auquel j’ai participé en tant qu’auteur et qui n’avait pas été une grande réussite logistique, j’ai gratté sur un coin de feuille quelques noms… et c’est là qu’est sorti Plume Blanche, que je trouvais très facilement déclinable pour mes futures collections : plume d’argent, plume d’azur, plume noire, etc. 

Et puis, au fur et à mesure, j’ai posé la charte graphique, le logo, le design (même si des choses ont évolué depuis), pour finalement lancer l’ouverture légale de la maison d’édition en janvier 2015, même si le premier roman n’est sorti officiellement qu’en septembre de cette même année.

L’idée était de publier six coups de cœur par an, soit un tous les deux mois. Mais là, à partir de janvier 2019, ce sera douze titres par an, donc un par mois, car je veux continuer à garder du temps pour promouvoir au mieux chaque livre et essayer de faire connaître comme il se doit chaque auteur qui me confie son bébé livresque.

Maned Wolf : Ah oui, c’est génial d’avoir eu une telle initiative et d’avoir pu la mener à bien toute seule !

Marion Barril : J’étais en études en DUT métiers du livre et de l’édition, spé librairie et édition à Bordeaux quand j’ai monté Plume Blanche, donc dans ma tête, c’était assez clair, je savais où j’allais et je ne nageais pas en eaux inconnues.

Cha : Et comment ça s’est passé au début niveau manuscrits, tu avais déjà une petite idée des auteurs avec qui tu voulais travailler ou tu as lancé un appel à textes ?

Marion Barril : Quand j’ai monté Plume Blanche, comme j’étais auteure, je connaissais Sandra Triname et Léna Jomahé qui étaient alors publiées chez SK Editions. Sandra a été la première à me dire : « si tu montes ta ME, je te suis et je mets mes textes chez toi s’ils te plaisent ». Et ensuite j’ai démarché Léna : « ton texte est bon, si tu me le confies, si tu me fais confiance, on va essayer d’en faire un truc génial ». Elle a accepté et l’aventure a commencé ! Ensuite, j’ai ouvert les soumissions de manuscrits et le bouche à oreille a fait le reste.

Maned Wolf : Et en général tu reçois combien de manuscrits par rapport à ce que tu es en mesure de publier ?

Marion Barril : Cette année, j’ai ouvert les soumissions pendant trois mois et j’ai reçu 250 manuscrits environ. J’en ai retenu… Quatre.

Maned Wolf : Je n’ose pas imaginer le temps que ça prend de trier tout ça…

Cha : Et comment tu choisis les manuscrits que tu retiens, tu fonctionnes au coup de cœur uniquement ? Ou tu penses au lectorat de Plume blanche en sélectionnant ce qui a les meilleures chances de leur plaire ?

Marion Barril : Je ne fonctionne qu’au coup de cœur. Je fais un premier tri aux résumés et à la lecture des premières pages. Ensuite, j’envoie à une amie avec qui je partage les mêmes goûts littéraires qui se charge de me donner un avis plus détaillé et ensuite, les livres qui ont un « oui » de sa part, je les lis et si ce sont des coups de cœur, je propose un contrat à l’auteur en lui passant un petit coup de fil pour lui annoncer la nouvelle.

Maned Wolf : Et du coup justement, comment tu as fait pour trouver ton public ? On sait à quel point il est difficile de survivre dans la littérature de genre, tu as eu rapidement des habitués ?

Marion Barril : J’ai des habitués qui m’ont suivie quand je suis passée du statut d’auteure à celui d’éditrice et qui continuent à lire tous les Plume Blanche encore aujourd’hui. Ensuite, tout s’est fait de bouche à oreille, sur les réseaux sociaux ou encore en salons du livre.

Maned Wolf : C’est vrai que pouvoir promettre un catalogue composé uniquement de coups de cœur, pour moi c’est une sacrée plus-value !

Marion Barril : Tous ces titres, je veux pouvoir les défendre. Après ça ne veut pas dire que je ne me trompe jamais, hein, mais j’assume !

Cha : Est-ce que tu veux bien nous présenter les différentes collections de Plume blanche ?

Marion Barril : Plume d’azur = collection jeunesse, plume d’argent = young adult, plume noire = public averti. Plume rose était une collection romance fantastique/paranormal, mais je n’ai qu’un seul titre dedans… Et plume de poche, c’était du poche, justement, mais je vais arrêter cette collection.

Cha : C’est le format poche qui pose problème ? (si ce n’est pas indiscret !)

Marion Barril : Oui, pour être rentable sur un poche, il faudrait que je fasse comme les grosses ME avec des tirages à au moins 5000, mais je ne suis qu’une petite structure.

Maned Wolf : J’avais vu une collection plume d’or aussi ? C’est possible ?

Marion Barril : Oui, exact ! c’est la toute nouvelle collection qui ouvre l’an prochain et qui reprendra l’intégrale de sagas (notamment en cas de réédition). Il y en aura quatre l’an prochain : la saga Blood Witch de Léna Jomahé, Black Diamond de Sandra Triname, Les oubliés de Léna Jomahé et L’ange déchu. L’idée est de proposer aux lecteurs les suites/fins de sagas retravaillées sans les forcer à racheter individuellement tous les tomes. Une intégrale à petit prix !

Maned Wolf : Oh j’adore l’idée !

Cha : J’avais aussi une question à propos des packs annuels, comment ça fonctionne ? Tu as à l’avance toutes les parutions de l’année suivante que tu mets à la vente dans un pack, c’est bien ça ?

Marion Barril : Oui c’est ça ! Là, je suis en train de lancer à l’impression tous les titres de l’an prochain, car en imprimant d’un seul coup tous les titres ce sont des grosses économies de faites auprès de l’imprimeur (même si c’est une très grosse somme à sortir d’un coup). Du coup, je sais d’avance le prix de chaque titre de l’année, ainsi, je propose aux lecteurs la possibilité de précommander le pack annuel : un achat qui leur revient moins cher que de prendre individuellement chaque titre, et avec un envoi de tous les titres en une fois en avant-première !

Cha : C’est génial comme concept ! Même si le côté logistique ne doit pas être évident à gérer.

Marion Barril : C’est une question d’organisation ! Là, je cours après les derniers détails manquants des derniers fichiers à envoyer… avant lundi. Mais c’est gérable !

Maned Wolf : Et tu aurais des envies d’ouvrir d’autres collections à l’avenir ?

Marion Barril : Je sais pas trop pour le moment. Il faut trouver les idées et surtout.. Le temps !

Cha : Transition parfaite !!! Comment se passe une journée classique quand on est éditeur indépendant ?

Marion Barril : Aucune journée ne ressemble à une autre ! J’ai toujours plein de choses à faire : le travail édito des textes (là je suis sur 2020), la réception des couvertures et leur mise en page, mise en page des romans à paraître… Je démarche aussi les illustrateurs, les librairies etc. Et puis il faut tenir à jour le site web, la boutique en ligne, faire les numériques, etc.

Maned Wolf : Ça a l’air passionnant ! J’ai vu dans les remerciements de Rozenn qu’il y avait une relectrice et une illustratrice, elles sont aussi chez Plume Blanche ou elles sont indépendantes ?

Marion Barril : Tout le monde est indépendant : je les embauche et les paie en externe.

Maned Wolf : Ça doit demander beaucoup de courage d’être seule pour prendre toutes les décisions. Respect !

Marion Barril : Je ne m’en rends pas trop compte parce que c’est vraiment un boulot passion et j’ai un mari adorable sur qui je peux compter.

Cha : C’est toi qui choisis les couvertures des romans aussi ? Ou alors c’est l’auteur/rice qui dit un peu ce qu’il ou elle veut ?

Marion Barril : Oui c’est moi qui choisis : je demande toujours l’avis à l’auteur mais je choisis l’illustrateur et le dessin de la couverture.

Maned Wolf : Les illustrateurs, c’est aussi un réseau que tu avais en partie avant de démarrer ?

Marion Barril : Uniquement Blanche qui a fait la couverture de Salem, Les Oubliés, Blood Witch et Être divisé. Les autres, c’est du démarchage de ma part.

Maned Wolf : Et globalement, tu reçois un bon accueil parmi les professionnels du livre ? Je me suis toujours posé la question, parce que les auto édités sont souvent dénigrés alors comment ça se passe entre grandes et petites ME ?

Marion Barril : Franchement, ça va : Les Oubliés a été publié l’an dernier chez France Loisirs, j’ai eu des rachats de droit par une grosse ME étrangère… Je ne sens pas de préjugés, mais je pense qu’il faut être pro, c’est tout !

Maned Wolf : C’est une super nouvelle ! Et du coup, dans les grandes lignes, tu pourrais nous donner les principales étapes de création d’un livre ?

Marion Barril : Le choix du manuscrit, signature du contrat d’édition, correction éditoriale, création de couverture, correction orthographe/grammaire/conjugaison, mise en page du texte, validation du BAT, préparation des fichiers pré presse pour l’imprimeur ainsi que de l’epub. Et ensuite… Promotion du livre.

Cha : Un programme chargé ! Et au niveau des 300 tirages dont tu parlais tout à l’heure, ça arrive que tu sois amenée à en faire plus ?

Marion Barril : Oui, Rozenn a été tiré à 500, et certains comme Le porteur de mort ou Salem sont à plusieurs milliers d’exemplaires de vendus… et d’imprimés au total.

Cha : Tu fais beaucoup de salons littéraires ? Je suis venue aux Halliennales et ta petite équipe avait l’air bien rodée !

Marion Barril : Oui je fais beaucoup de salons ! Elodie Serrano sera aux Utopiales, ensuite on sera à la Foire du Livre de Brive et l’équipe sera à Mons en Belgique fin novembre. On fait Paris, la Foire du Livre de Bruxelles et pleins d’autres !

Cha : Et te concernant plus directement, tu lis beaucoup en dehors de ton travail ?

Marion Barril : De moins en moins… J’étais une très très grosse lectrice et je lis tellement dans le cadre du boulot que j’ai du mal à me remettre dans un livre sur mon temps libre.

Maned Wolf : J’ose imaginer que t’as peut-être envie de faire autre chose quand tu coupes du boulot. Tu as quand même quelques auteurs fétiches je suppose ?

Marion Barril : Oui j’ai Sandra Triname, Léna Jomahé, Angel Arekin… hihi !

Maned Wolf : (tu prêches pour ta paroisse, c’est bien ! Haha)

Marion Barril : Exactement ! Non plus sérieusement, en dehors, j’adore : Pullman, Orwell pour 1984, je suis fan de MacHale pour la série Bobby Pendragon… Et Robin Hobb.

Maned Wolf : Je crois qu’on a déjà abordé pas mal de sujets (et qu’on a largement abusé de ton temps). Un petit mot à dire pour la fin ?

Marion Barril : Euh… Vous remercier pour le temps que vous consacrez à Plume Blanche !! Merci beaucoup à toutes les deux !

Cha : Merci à toi !

Maned Wolf : Ce fut un très grand plaisir !


Merci encore à Marion pour ce chouette échange et pour son accueil très enthousiaste ! Vous trouverez le chouette article de Maned wolf ici 😀 Pour vous teaser un peu (beaucoup), je vous donne le planning de notre mois spécial Plume blanche : 

Dimanche 4 novembre : Interview sur nos 2 blogs
Dimanche 11 novembre : Chronique de Rozenn de Laëtitia Danaé sur mon blog
Dimanche 18 novembre : Chroniques d’Être divisé de Blanche Edenn et Semblables de Julie Jodts sur le blog Déjeuner sous la pluie
Dimanche 25 novembre : Chroniques de Semblables de Julie Jodts et Seirens de Melissa Scanu sur mon blog
Vendredi 30 novembre : Présentation du catalogue sur nos 2 blogs

Vous connaissez la maison d’édition Plume blanche ?
N’hésitez pas à nous dire si ce petit projet vous plaît ou non ! 

35 commentaires sur “La ME du mois : Plume blanche

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  1. Très chouette idée d’article!! 🙂 J’aime beaucoup les petites maisons d’éditions en plus! J’espère en découvrir d’autres grâce à vous!! 😀 Je connaissais déjà Plume Blanche pour quelques-uns de ces titres mais hâte de lire vos articles pour découvrir ceux que je ne connaissais pas! J’adore le teasing! 😉

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