Chronique #86 : Ce soir, on regardera les étoiles… – Ali Ehsani

Hello !

Merci à Netgalley et aux éditions Belfond pour cette lecture !

Après avoir lu quelques très bons avis sur ce roman, je l’ai demandé sur Netgalley, et j’ai commencé la lecture dans la foulée. Cette histoire n’est pas forcément « facile » à lire, mais elle est très intéressante et importante en raison des sujets qu’elle aborde. C’est l’histoire d’Ali, 8 ans au début du roman, qui se retrouve contraint de fuir un Afghanistan en guerre, accompagné de son grand frère Mohammed. De là va suivre un interminable périple, qui les mènera toujours plus loin dans l’espoir d’une vie meilleure, dans laquelle ils pourront être libres de faire ce qu’ils veulent et ne plus être clandestins.

Ce roman met face à la dure réalité de la vie des migrants, celle qu’on ne peut qu’imaginer et dont on ne se rend pas compte (ou qu’on ne veut pas voir ?) à l’abri dans nos confortables appartements. L’auteur décrit avec des mots simples mais efficaces le parcours chaotique qu’ils ont suivi, la difficulté à obtenir des choses élémentaires, la méchanceté ou l’indifférence des autres. J’ai aimé connaître cette histoire à travers le point de vue de cet enfant, il ne comprend pas toujours ce qui semble évident pour les adultes qui l’entourent, conserve un peu son innocence malgré sa situation pas évidente, et va se battre pour cette vie meilleure dont il rêve. Il y a des passages tristes, sans tomber dans le larmoyant pour autant, d’autres sont révoltants (ceux où on voit des personnes profiter du désespoir des autres, sans scrupule) et parfois on croise la route d’êtres humains qui permettent de garder espoir en la nature humaine.

Ce livre interroge sur la manière de gérer les choses. Dans plusieurs pays cités on « tolère » les migrants mais seulement s’ils ont réussi à passer la frontière par leurs propres moyens et s’entassent dans un coin sans rien demander à personne. Dans d’autres ils ne peuvent pas envisager de rester tellement la violence à leur égard est omniprésente. Ils sont traités comme des moins que rien, accusés de vol, tabassés simplement parce qu’ils ont voulu sauver leur peau en fuyant un pays en guerre. 

La narration est un peu déroutante, Ali s’adresse à son frère en utilisant le « tu » tout au long du roman, un peu comme dans une lettre. La relation entre les deux frères est belle, très forte et touchante, ils se raccrochent l’un à l’autre parce qu’ils ont tout perdu et vont faire en sorte de ne pas se perdre l’un l’autre. Il y a quelques sauts dans le temps qui m’ont parfois coupée dans la lecture, mais ça reste anecdotique et on s’y retrouve assez facilement.

Pour résumer, c’est un roman important qui mérite d’être lu pour réaliser quelle est la situation des nombreuses personnes qui se retrouvent obligées de fuir clandestinement leur pays, les difficultés quotidiennes qu’ils rencontrent, le courage et la volonté que ce genre de combat demande. On ressort de cette lecture lessivés, révoltés, admiratifs et probablement mieux informés sur un sujet dont on entend énormément parler mais rarement de ce point de vue.